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Condamnés à 18 mois maximum de prison et à plus de 2 millions d'Euros de dommages et intérêts pour piratage de la TV payanteAEPOC annonce une décision judiciaire inédite contre le piratage de la télévision payante
  • Les procureurs belges et la société membre de l’AEPOC, Sky Deutschland, gagnent leur procès en première instance contre des pirates ; une seconde instance aura peut être lieu
  • La cour belge condamne les pirates à un maximum de 18 mois de prison
  • Sky Deutschland doit recevoir plus de 2 millions d’Euros de dommages-intérêts
  • Les lois anti-piratage belges se montrent efficaces, alors que la mise en vigueur de la Directive sur les systèmes d’accès conditionnel reste à améliorer dans de nombreux autres pays de l’UE

Bruxelles, le 25 octobre 2010AEPOC, l'Association Européenne pour la Protection des Œuvres et services Cryptés, annonce un jugement radical contre le piratage de la TV payante. Les procureurs belges, rejoints par le membre de l’AEPOC, Sky Deutschland, ont gagné un procès contre des pirates qui vendaient des cartes de visualisation à l’Allemagne et l’Autriche durant les années 2006 à 2008. Le tribunal de première instance de Tongeren, en Belgique, a décidé que les deux accusés serviraient chacun une peine de prison d’une durée respective de 18 et 8 mois. Deux autres individus ont été condamnés avec sursis, un autre a été jugé innocent. Parallèlement, Sky Deutschland doit recevoir la somme inouïe de plus de 2 millions d’Euros de dommages, sans compter les paiements des intérêts et autres compensations.

1 850 000 euros devront être versés par le pirate ayant tenu le rôle principal dans cette affaire, condamné à 18 mois de prison, ainsi que par une entité juridique. Les 180 000 euros restants doivent être réglés par le pirate condamné à 8 mois de prison. Un appel à ce jugement est encore possible. C’est la première fois qu’un jugement d’une telle ampleur est prononcé, punissant des pirates de TV payante d’une sévère condamnation de prison ainsi que d’une indemnisation pour des dommages qui ont bien été causés.

La cour belge a jugé les détenus coupables de s’être adonnés, durant les années 2006 à 2008, à du trafic de « cartes vierges » dont le seul but était de donner un accès illégal aux chaînes de télévision payantes offertes par Sky Deutschland, qui opérait à l’époque sous le nom de marque Premiere. L’affaire traitait de plus de 5 700 cartes vendues au prix unitaire de 75 Euros. En combinaison avec un logiciel accessible sur internet et des mises à jour consécutives, les cartes donnaient illégitimement accès aux chaînes de Premiere, et ce, durant éventuellement plusieurs années. La cour a rejeté la stratégie des pirates et de leurs avocats qui plaidaient que les cartes vierges ne constituaient pas un dispositif de piratage en elles-mêmes et ne violaient donc aucune loi. Cependant, le procureur a démontré l’objet à caractère pirate de ces cartes en fournissant de nombreuses preuves directes et circonstancielles. 

Philippe-Olivier Rousseau, président de l’AEPOC, commente : « Les préjudices causés à l’industrie de la TV payante par le piratage deviennent évidents lorsqu’on voit la somme exorbitante des dommages à verser pour cette seule affaire. Cela démontre la nature totalement criminelle du piratage de la télévision payante. »

Les pirates ont en particulier violé le décret flamand sur la radio-télédiffusion. Cette loi nationale a intégré les dispositions de la Directive européenne sur les systèmes d’accès conditionnel pour les transposer au niveau national. Cette directive constitue la pierre angulaire de la législation européenne pour la protection des services d’accès conditionnel tels que la télévision payante. Les lois sur les droits d’auteur et des dispositions du Code criminel belge ont servi de base juridique dans cette affaire qui impliquait de très importantes opérations de blanchiment conduites par les pirates entre la Belgique et la ville d’Aix-la-Chapelle en Allemagne.

Le président Rousseau poursuit : « La loi belge ainsi que son application s’avèrent efficaces face à la complexité de telles affaires de piratage international de TV payante et de crime organisé. Dans de nombreux autres pays de l’Union européenne, cependant, nous n'observons pas un fonctionnement aussi satisfaisant de la Directive sur les systèmes d’accès conditionnel et de sa mise en application au niveau national. De ce fait, l’AEPOC travaille au sein de l’Union européenne pour harmoniser les lois et introduire de tranches de sanctions minimales afin de souligner que le piratage de la télévision payante constitue un délit grave. »


A propos de l’AEPOC :
AEPOC (
www.aepoc.org) signifie « Association Européenne pour la Protection des Œuvres et services Cryptés » ou « European Association for the Protection of Encrypted Works and Services ». L’AEPOC a vu le jour en 1995. Elle regroupe des sociétés leaders de télévision numérique et de télécommunication, comprenant chaînes télévisées, fournisseurs d’accès conditionnel, fournisseurs d'infrastructures de transmission et fabricants d'équipement matériel. L’objectif de l’AEPOC est d’éradiquer le piratage des œuvres et des services cryptés et d’encourager le développement de structures légales, opérationnelles et technologiques appropriées dans le but de renforcer la sécurité et la sauvegarde des systèmes d’accès conditionnel pour les services de TV payant, dérivés TV et IP.

Les membres de l’AEPOC sont : ADD Europe, Boxer TV-Access, BSkyB, comvenient, Conax, Digiturk, Eutelsat, General Satellite, INSIDE Contactless, Irdeto, Liberty Global, Multichoice Hellas, Nagravision, NDS, NTV-Plus, Opentech, Pace, Poverkhnost, Showtime Arabia, Sky Deutschland, Sky Italia, Viaccess - France Telecom et ZON Multimedia.

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25.10.2010